La cessation de paiement est une notion clé en droit des affaires. Elle désigne le moment où une entreprise ne peut plus honorer ses dettes arrivées à échéance avec ses ressources financières disponibles.
Ce calcul, bien qu’il paraisse simple en théorie, est crucial dans la gestion financière des entreprises, car il détermine si elles doivent se soumettre à une procédure judiciaire comme le redressement ou la liquidation judiciaire.
Savoir calculer précisément la cessation de paiement est essentiel pour les dirigeants afin d’éviter les sanctions et d’anticiper les conséquences juridiques, sociales et économiques.
Dans cet article, nous allons :
Définir clairement ce qu’est la cessation de paiement.
Expliquer la méthode détaillée pour la calculer.
Fournir des exemples concrets pour illustrer les étapes.
Aborder les conséquences légales et financières.
Proposer des conseils pour prévenir une situation de cessation de paiement.
Si vous êtes dirigeant d’entreprise ou professionnel en droit des affaires, ce guide vous apportera toutes les informations nécessaires pour naviguer dans cette situation délicate.

Qu’est-ce que la cessation de paiement ?
Avant de comprendre comment calculer la cessation de paiement, il est crucial d’en saisir la définition et les concepts associés.
Pour une vue d’ensemble plus large, découvrez dès maintenant notre procédure de cessation de paiement, qui détaille les étapes à suivre lorsque l’entreprise est en difficulté.
Définition légale
La cessation de paiement est définie par l’article L631-1 du Code de commerce.
Selon cette disposition, une entreprise est en état de cessation de paiement lorsqu’elle ne peut plus faire face à son passif exigible avec son actif disponible.
Passif exigible : Ce sont les dettes arrivées à échéance que l’entreprise doit régler immédiatement, telles que les factures impayées, les échéances de crédit ou les charges sociales.
Actif disponible : Ce sont les ressources financières immédiatement mobilisables, comme les liquidités en caisse ou en banque et les créances recouvrables à très court terme.
Vous pouvez également consulter nos ressources sur la cessation de paiement redressement judiciaire ou la cessation de paiement liquidation judiciaire pour mieux comprendre les différentes issues possibles.
Certaines entreprises se dirigent vers un redressement pour tenter de se relever, tandis que d’autres doivent envisager la liquidation lorsque plus aucune solution n’est possible.

Comment calculer la cessation de paiement ?
Calculer la cessation de paiement repose sur une analyse rigoureuse de votre situation financière, basée sur deux éléments principaux : l’actif disponible et le passif exigible.
Voici une méthode détaillée pour évaluer ce point critique et comprendre si votre entreprise se trouve en difficulté.
1. Identifier l’actif disponible
L’actif disponible regroupe toutes les ressources financières que l’entreprise peut mobiliser immédiatement pour faire face à ses obligations.
Éléments à inclure :
Liquidités : Fonds en caisse et soldes bancaires disponibles immédiatement (par exemple, comptes courants et dépôts à vue).
Valeurs mobilières : Titres financiers pouvant être rapidement vendus (actions, obligations, SICAV, etc.), si leur cession ne nécessite pas de délai important.
Créances clients : Montants dus par vos clients, si ceux-ci peuvent être recouvrés rapidement (clients « bons payeurs », créances à échéance imminente, etc.).
2. Évaluer le passif exigible
Le passif exigible comprend toutes les dettes que l’entreprise doit régler immédiatement ou à très court terme.
Éléments à inclure :
Dettes fournisseurs : Factures échues et non réglées, comprenant parfois des pénalités de retard.
Échéances de crédits bancaires : Montants dus dans les jours ou semaines à venir, tels que les remboursements d’emprunts court terme ou de découvert bancaire.
Charges sociales et fiscales : Cotisations sociales (URSSAF, retraite, prévoyance) et impôts dus (TVA, impôt sur les sociétés, etc.).
Salaires impayés : Montants dus aux salariés pour les périodes de travail déjà effectuées et non encore rémunérées.
3. Comparer l’actif disponible et le passif exigible
Une fois l’actif disponible et le passif exigible évalués, comparez les deux montants :
Si l’actif disponible est supérieur au passif exigible, votre entreprise n’est pas en cessation de paiement. Vous pourrez alors utiliser vos liquidités pour honorer vos dettes à court terme.
Si l’actif disponible est inférieur au passif exigible, votre entreprise est en état de cessation de paiement et doit réagir rapidement pour éviter des sanctions et d’éventuelles poursuites.
Exemple concret :
Actif disponible : 10 000 € (liquidités et créances récupérables sous 7 jours).
Passif exigible : 15 000 € (factures fournisseurs, salaires de fin de mois et charges sociales).
Résultat : L’entreprise est en cessation de paiement, car elle ne dispose pas de suffisamment de ressources pour couvrir ses dettes immédiates.
Conséquences juridiques de la cessation de paiement
Lorsqu’une entreprise est en cessation de paiement, elle doit impérativement déclarer sa situation au tribunal compétent dans un délai de 45 jours.
Faute de quoi, le dirigeant s’expose à des sanctions allant jusqu’à la mise en cause de sa responsabilité personnelle, voire à des poursuites pénales en cas de fraude.
Ouverture d’une procédure collective : Redressement judiciaire (si un plan de continuation est envisageable) ou liquidation judiciaire (si l’entreprise est jugée irrécupérable).
Gel des dettes antérieures : Les créanciers ne peuvent plus exiger le paiement immédiat des dettes contractées avant l’ouverture de la procédure.
Examen de la gestion du dirigeant : En cas de faute de gestion (ex. abus de biens sociaux, détournement d’actifs), la responsabilité du dirigeant peut être engagée.
Prévention : Comment éviter la cessation de paiement ?
Anticiper les problèmes de trésorerie et les situations de surendettement est la meilleure stratégie pour éviter la cessation de paiement. Voici quelques bonnes pratiques :
1. Suivez vos finances de près
Mettez en place un suivi rigoureux des flux de trésorerie pour détecter les signes avant-coureurs de difficultés.
Les tableaux de bord financiers, les prévisions de trésorerie et les indicateurs de performance (KPIs) sont autant d’outils précieux pour éviter les mauvaises surprises.
2. Négociez avec vos créanciers
Lorsque vous anticipez une difficulté de paiement, entamez rapidement des discussions avec vos créanciers (fournisseurs, banques, etc.).
Proposez des échéanciers, des reports de paiement ou des remises conditionnelles. Une approche proactive rassure souvent les créanciers et permet de gagner un temps précieux.
3. Diversifiez vos revenus
Ne dépendez pas d’un seul client ou secteur d’activité pour limiter le risque d’impayés massifs ou de baisse soudaine de chiffre d’affaires.
Diversifier vos sources de revenus peut aider à atténuer l’impact d’un éventuel défaut de paiement ou d’une crise économique sectorielle.

Conclusion
Comprendre et savoir calculer la cessation de paiement est crucial pour éviter des conséquences graves et des procédures judiciaires longues et coûteuses.
En suivant une méthode rigoureuse et en prenant des mesures préventives, vous pouvez protéger votre entreprise et ses parties prenantes.
Besoin d’un accompagnement ?
Nos experts sont là pour vous guider à chaque étape et vous aider à sécuriser la pérennité de votre entreprise.
N’attendez pas qu’il soit trop tard : une réaction rapide et adaptée est souvent la clé pour surmonter les difficultés financières.