Cessation de Paiement
Cessation de paiement et salaires : Comprendre les impacts pour les salariés et leurs recours
La cessation de paiement, définie comme l’incapacité d’une entreprise à honorer ses dettes exigibles avec son actif disponible, entraîne des conséquences directes et souvent graves sur les salariés.
Parmi ces conséquences, le non-paiement des salaires est l’une des plus préoccupantes.
Cet article explore les implications de la cessation de paiement sur les salaires, les droits des employés et les solutions disponibles pour garantir une certaine sécurité financière dans ce contexte.

Qu’est-ce que la cessation de paiement et son lien avec les salaires ?
La cessation de paiement est une situation juridique délicate qui survient lorsqu’une entreprise n’a plus de trésorerie suffisante pour régler ses dettes immédiates.
Vous trouverez un panorama plus large dans notre article bien détaillé sur la cessation de paiement conséquences, qui aborde les répercussions générales de cette situation sur la vie de l’entreprise et ses parties prenantes.
Définition légale de la cessation de paiement
La cessation de paiement est encadrée par l’article L631-1 du Code de commerce, qui stipule que cette situation se manifeste lorsque :
Le passif exigible (dettes immédiates telles que salaires, charges sociales ou factures fournisseurs) dépasse l’actif disponible (trésorerie, créances mobilisables rapidement).
L’entreprise ne peut pas trouver de solution immédiate pour rétablir son équilibre financier.
Lorsque cette situation est constatée, l’employeur doit en faire la déclaration auprès du tribunal de commerce dans les 45 jours suivant la survenue de l’état de cessation de paiement.
Conséquences directes pour les salaires
Lorsque l’état de cessation de paiement est déclaré, les premières conséquences se manifestent souvent par le non-versement des salaires :
Retards de paiement : Les salariés ne reçoivent pas leurs rémunérations à temps.
Salaires partiels : L’entreprise ne dispose pas de fonds suffisants pour payer l’intégralité des sommes dues.
Incertitude généralisée : Les employés ignorent s’ils seront payés et quand.
Si vous souhaitez approfondir la relation entre cessation de paiement et rémunérations, notre page cessation de paiement salaire se penche spécifiquement sur ce sujet.
Quels sont les droits des salariés face à un retard ou non-paiement de salaires ?
Heureusement, les salariés disposent de plusieurs mécanismes de protection lorsqu’une entreprise se déclare en cessation de paiement.
Des recours existent également pour défendre leurs droits en cas de non-versement des salaires.
1. L’intervention de l’AGS : une garantie essentielle
L’Association pour la gestion du régime de garantie des créances des salariés (AGS) est un organisme créé pour protéger les droits financiers des employés en cas de procédure collective (redressement ou liquidation judiciaire). Ses attributions incluent :
Le paiement des salaires non versés, dans la limite de plafonds spécifiques.
La prise en charge des indemnités de licenciement ou congés payés impayés.
Pour bénéficier de cette garantie, les salariés doivent :
Déposer une déclaration de créances auprès du mandataire ou liquidateur judiciaire.
Fournir les preuves (contrats, bulletins de salaire) des sommes non perçues.
2. La déclaration de créances auprès du tribunal
Pour se faire reconnaître comme créanciers et être payés en priorité :
Respecter le délai (2 mois après la notification de licenciement ou l’ouverture de la procédure).
Fournir un dossier complet : montants exacts, justificatifs.
Un aperçu plus complet de ces démarches et des protections légales peut se trouver dans notre article cessation de paiement salarié.
3. Les recours en cas de manquements de l’employeur
Saisir le conseil des prud’hommes : Pour obtenir une condamnation de l’employeur ou faire reconnaître un manquement (non-paiement, retard, etc.).
Solliciter l’inspection du travail : En cas de pratiques abusives ou fraudes évidentes.

Les conséquences sociales et psychologiques pour les salariés
Au-delà de la dimension financière, la cessation de paiement affecte la motivation et la stabilité de l’emploi :
Perte de confiance envers l’employeur
Des salaires impayés peuvent engendrer une défiance, une baisse de la motivation et une démobilisation générale.Impact sur la vie personnelle
Les difficultés financières touchent également la sphère privée (dépenses courantes, remboursements de crédits, etc.).Conséquences psychologiques
Stress, anxiété et incertitude peuvent accompagner la cessation de paiement, surtout si des licenciements se profilent.
Comment anticiper et réagir face à une cessation de paiement ?
La prévention et la réactivité s’avèrent cruciales pour limiter la portée de la cessation de paiement.
Détecter les signaux d’alerte
Retards récurrents dans le paiement des salaires.
Réduction des avantages ou des budgets alloués.
Communication opaque sur la santé financière.
Faire appel à un accompagnement juridique ou syndical
Syndicats : Ils peuvent jouer un rôle de soutien et de médiation.
Avocat spécialisé : Indispensable en cas de litige sur le versement des salaires ou les licenciements.

Conclusion : Protéger les salariés face à la cessation de paiement
La cessation de paiement place souvent les salariés dans une situation de vulnérabilité, notamment en raison des retards ou non-versements de salaires.
Toutefois, les dispositifs légaux (AGS, priorité des créances salariales, recours prud’homal) permettent de limiter ces risques et de garantir, au moins en partie, la sécurité financière des employés.
En se montrant réactifs — déclaration des créances, sollicitation du liquidateur, intervention du conseil des prud’hommes le cas échéant — les salariés peuvent faire valoir leurs droits et minimiser les conséquences d’une cessation de paiement.
Un accompagnement syndical ou juridique peut également se révéler déterminant pour défendre leurs intérêts dans un contexte financier incertain.