La déclaration de cessation de paiement est une obligation légale pour toute entreprise incapable de régler ses dettes exigibles avec ses actifs disponibles.
Cette déclaration, à effectuer auprès du greffe du tribunal compétent, marque le début d’une procédure collective qui vise à encadrer la gestion de la crise financière de l’entreprise.
Mais comment s’y prendre pour déposer ce dossier ?
Quels documents sont nécessaires ?
Et surtout, quelles erreurs éviter pour garantir un traitement rapide par le tribunal ?

Qu’est-ce que la déclaration de cessation de paiement ?
Pour mieux comprendre cette démarche et ses conséquences, vous pouvez consulter notre article sur la déclaration cessation de paiement, qui détaille les bases légales et les enjeux de cette procédure.
Définition légale
Selon le Code de commerce (article L631-1), une entreprise est en cessation de paiement lorsqu’elle est :
« Dans l’impossibilité de faire face à son passif exigible avec son actif disponible. »
Passif exigible : Les dettes qui doivent être réglées immédiatement, comme les salaires, cotisations sociales et factures fournisseurs.
Actif disponible : Les liquidités ou ressources financières immédiatement mobilisables, comme la trésorerie ou les créances recouvrables.
💡 Point clé : Une difficulté de trésorerie passagère ne constitue pas une cessation de paiement si l’entreprise dispose encore d’actifs mobilisables pour couvrir ses dettes.
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Le rôle du greffe dans la déclaration
Réception de la déclaration :
Le greffe vérifie que le dossier est complet et conforme aux exigences légales.Transmission au tribunal :
Une fois le dossier accepté, le greffe le transmet au juge compétent pour analyse et décision.Suivi administratif :
Le greffe conserve une copie du dossier et assure le suivi administratif de la procédure.
💼 Point clé : Déposer un dossier bien préparé au greffe garantit une prise en charge rapide et limite les risques de rejet.
👉 La déclaration de cessation de paiement est une étape clé pour protéger l’entreprise et encadrer la gestion de la crise.
Le greffe, en tant qu’interlocuteur principal, assure la réception et la transmission du dossier au tribunal compétent.
Quand faut-il déposer la déclaration au greffe ?
Le moment de déposer une déclaration de cessation de paiement au greffe est crucial pour éviter des sanctions et organiser une gestion encadrée de la crise financière.
Les signes annonciateurs de la cessation de paiement
Incapacité à régler les dettes immédiates :
Retards dans le paiement des fournisseurs, salaires ou cotisations sociales.
Échéances fiscales ou bancaires dépassées.Trésorerie insuffisante :
Fonds disponibles incapables de couvrir les charges courantes.
Découverts bancaires constants.Échec des solutions temporaires :
Tentatives infructueuses de négocier des délais de paiement avec les créanciers.
Immobilisation des actifs, empêchant leur mobilisation rapide.
💡 Astuce : Si ces signes persistent, il est temps de déclarer une cessation de paiement pour protéger l’entreprise et encadrer légalement la situation.
Le délai légal de 45 jours
La loi impose un délai de 45 jours pour déposer une déclaration de cessation de paiement après la constatation de l’incapacité à régler les dettes.
Pourquoi respecter ce délai ?
Éviter les sanctions pour non-déclaration, comme l’interdiction de gérer ou la faillite personnelle.
💼 Point clé : Dépasser ce délai expose le dirigeant à des risques juridiques et complique la gestion de la situation.
👉 La déclaration de cessation de paiement doit être déposée au greffe dans un délai de 45 jours pour garantir une gestion encadrée de la crise.
Les premiers signes financiers doivent être surveillés pour agir rapidement et éviter des conséquences graves pour l’entreprise et son dirigeant.
Comment déposer une déclaration de cessation de paiement au greffe ?
Voici comment procéder pour respecter vos obligations légales et garantir un traitement rapide de votre dossier.
1. Identifier le tribunal compétent
Le dépôt de la déclaration doit être effectué auprès du greffe du tribunal compétent, qui dépend de la nature de l’entreprise :
Tribunal de commerce :
Pour les entreprises commerciales, artisanales ou industrielles.Tribunal judiciaire :
Pour les professions libérales, associations ou autres structures non commerciales.
2. Préparer le dossier à déposer
Un dossier complet est essentiel pour garantir l’acceptation de votre déclaration par le greffe.
Formulaire Cerfa :
Remplissez ce document avec soin pour inclure toutes les informations sur l’entreprise et sa situation financière.
Pour vous aider, vous pouvez consulter un imprime declaration cessation de paiement pour ne rien oublier.Documents justificatifs :
Liste des créanciers, bilan comptable, relevés de trésorerie, justificatifs d’identité du dirigeant.
💼 Point clé : Un dossier bien préparé accélère le traitement par le greffe et minimise les risques de rejet ou de demande d’informations complémentaires.
3. Déposer le dossier au greffe
Une fois votre dossier prêt, rendez-vous au greffe pour effectuer le dépôt.
Procédure :
Présentez votre dossier complet au guichet du greffe compétent.
Demandez un récépissé pour prouver la date de dépôt et respecter le délai légal de 45 jours.Possibilité de dépôt en ligne :
Dans certains cas, le tribunal permet un dépôt numérique. Informez-vous à l’avance.
💡 Astuce : N’hésitez pas à joindre toutes les preuves de démarches que vous avez pu entreprendre pour éviter la cessation de paiement (ventes d’actifs, négociations de délais, etc.).
4. Attendre la convocation du tribunal
Après le dépôt, le greffe transmet votre dossier au juge compétent pour analyse.
Une convocation vous sera envoyée pour une audience où seront examinées les solutions possibles (redressement ou liquidation).
💼 Point clé : Préparez-vous à cette audience en rassemblant des arguments pour défendre la viabilité éventuelle de l’entreprise.
👉 Déposer une déclaration de cessation de paiement au greffe nécessite une préparation rigoureuse et le respect des procédures spécifiques du tribunal compétent.
Un dépôt bien réalisé garantit une prise en charge rapide et limite les complications.

Quels documents fournir pour la déclaration au greffe ?
Ces documents permettent au tribunal d’évaluer la situation financière de l’entreprise et de décider des mesures à prendre.
1. Le bilan comptable à jour
Le bilan comptable est essentiel pour présenter un aperçu clair de la santé financière de l’entreprise.
Ce qu’il doit inclure :
Actifs disponibles (trésorerie, créances, stocks).
Passifs exigibles (dettes fournisseurs, emprunts, charges sociales).
Résultats des exercices récents.
💡 Astuce : Faites vérifier et signer le bilan par un expert-comptable pour garantir sa validité.
2. La liste des créanciers
Une liste détaillée des créanciers est indispensable pour identifier le passif exigible.
Informations à fournir :
Nom et coordonnées de chaque créancier.
Montants dus.
Échéances dépassées.
💼 Point clé : Incluez tous les créanciers, même ceux avec lesquels vous avez des négociations en cours, pour éviter des complications ultérieures.
3. Les relevés de trésorerie récents
Ces relevés permettent de prouver l’insuffisance des liquidités pour couvrir les dettes immédiates.
Documents nécessaires :
Relevés bancaires récents.
Justificatifs des créances irrécouvrables ou des fonds bloqués.
💡 Astuce : Ajoutez une analyse synthétique de la trésorerie pour clarifier votre situation auprès du tribunal.
4. Les justificatifs d’identité et de statut du dirigeant
Ces documents attestent que la déclaration est effectuée par le représentant légal de l’entreprise.
À inclure :
Pièce d’identité du dirigeant.
Extrait Kbis ou tout justificatif attestant de la fonction du déclarant.
5. Les preuves des démarches entreprises avant la déclaration
Il est utile de montrer que des actions ont été menées pour tenter de redresser la situation avant de déclarer la cessation de paiement :
Correspondances avec les créanciers : pour négocier des délais de paiement.
Tentatives de mobilisation d’actifs : ventes, prêts, partenariats.
💼 Point clé : Ces preuves démontrent votre bonne foi et peuvent jouer en votre faveur lors de l’examen par le tribunal.
👉 Fournir un dossier complet au greffe est indispensable pour initier une procédure collective.
Une préparation minutieuse garantit une analyse rapide par le tribunal et limite les complications.
Que se passe-t-il après le dépôt au greffe ?
Voici les étapes clés qui suivent le dépôt.
1. Analyse du dossier par le tribunal
Le greffe transmet le dossier complet au tribunal compétent pour évaluation. Une audience est organisée pour examiner les détails de la situation.
Documents analysés :
Le bilan comptable, les dettes exigibles et les actifs disponibles.
Les preuves des démarches entreprises avant la déclaration.
💡 Point clé : Un dossier bien préparé accélère l’analyse et peut influencer positivement la décision du tribunal.
2. Décision sur la procédure collective
En fonction de la situation financière de l’entreprise, le tribunal peut décider de l’ouverture d’une des deux principales procédures collectives :
Redressement judiciaire :
Si l’entreprise est jugée viable, un administrateur judiciaire est nommé pour encadrer un plan de restructuration et d’apurement des dettes.Liquidation judiciaire :
Si l’entreprise ne peut plus être sauvée, un liquidateur est nommé pour organiser la cessation d’activité et la vente des actifs.
💼 Point clé : L’objectif du tribunal est de protéger les créanciers tout en évaluant les perspectives de redressement de l’entreprise.
3. Suspension des poursuites individuelles
L’ouverture d’une procédure collective entraîne automatiquement la suspension des poursuites individuelles des créanciers.
Ce que cela implique :
Les créanciers ne peuvent plus engager d’actions pour recouvrer leurs dettes.
Les dettes sont gelées à la date de la déclaration.
💡 Astuce : Cette suspension offre un répit à l’entreprise pour organiser sa situation de manière encadrée.
4. Rôle des acteurs judiciaires
Après l’ouverture de la procédure, plusieurs acteurs interviennent pour superviser ou gérer la suite :
Administrateur judiciaire :
Supervise l’activité de l’entreprise et propose des solutions pour la restructurer (redressement judiciaire).Liquidateur judiciaire :
En cas de liquidation, il est chargé de vendre les actifs et de répartir les fonds entre les créanciers.
👉 Après le dépôt au greffe, le tribunal analyse la situation et engage une procédure collective adaptée.
Que ce soit pour un redressement ou une liquidation judiciaire, l’objectif est de protéger les créanciers tout en encadrant la gestion de la crise.

Conclusion
En respectant les délais légaux et en fournissant un dossier complet, vous maximisez vos chances d’un traitement rapide et d’une décision adaptée, qu’il s’agisse d’un redressement judiciaire ou d’une liquidation judiciaire.
Cette étape marque le début d’une procédure collective encadrée, visant à protéger les créanciers et à organiser la suite pour l’entreprise.
Que vous soyez dirigeant ou créancier concerné, une bonne préparation du dossier et un accompagnement par des professionnels peuvent faire toute la différence.