Dans l’espace OHADA, la cessation de paiement représente une étape critique dans la vie d’une entreprise.
Lorsqu’elle survient, cela signifie que les dettes immédiates de l’entreprise dépassent ses ressources disponibles, rendant impossible leur règlement.
Ce concept, central dans les procédures collectives prévues par l’Acte uniforme OHADA relatif aux procédures collectives, a pour objectif de protéger à la fois les créanciers et les entreprises.
Dans cet article, nous allons explorer en détail ce que signifie la cessation de paiement en droit OHADA, ses conséquences et les démarches à entreprendre pour y faire face.

Qu’est-ce que la cessation de paiement selon le droit OHADA ?
La cessation de paiement, bien qu’universelle, revêt des spécificités dans l’espace OHADA. Cette section vise à clarifier sa définition et son fonctionnement dans ce cadre juridique unique.
Voici deux points importants à saisir avant d’aller plus loin :
Si vous recherchez une définition générale du concept, la page cessation de paiement définition détaille la base juridique, avant d’entrer dans les spécificités OHADA.
Le droit OHADA encadre la cessation de paiement via l’Acte uniforme relatif aux procédures collectives, qui s’applique aux États membres de l’OHADA.
Définition légale
En droit OHADA, la cessation de paiement est définie par l’Acte uniforme OHADA relatif aux procédures collectives d’apurement du passif.
Elle intervient lorsque :
Le passif exigible (dettes immédiatement dues)
Dépasse l’actif disponible (ressources financières mobilisables immédiatement)
Exemple concret : Si votre entreprise dispose de 5 000 € en caisse mais doit payer immédiatement 15 000 € de dettes, elle se trouve en état de cessation de paiement.
Différence entre cessation de paiement et difficultés passagères
Il est important de distinguer la cessation de paiement des difficultés financières temporaires, car toutes les tensions de trésorerie ne conduisent pas forcément à des procédures collectives :
Difficultés passagères :
Avant de déclarer la cessation de paiement, l’entreprise peut encore mobiliser des ressources ou négocier avec ses créanciers.Cessation de paiement :
Aucun rééquilibrage n’est possible à court terme ; les dettes excèdent durablement les liquidités disponibles.
Avant de conclure que votre entreprise est en cessation de paiement, vous pouvez également consulter notre guide sur l’état de cessation de paiement pour vérifier si les conditions sont réellement réunies.
Les conséquences de la cessation de paiement en droit OHADA
La cessation de paiement entraîne des conséquences juridiques, financières et sociales pour l’entreprise et ses dirigeants.
Ces impacts varient selon la rapidité d’action et les procédures mises en place.
Voici trois aspects majeurs à prendre en compte :
Les obligations légales
Les répercussions sur la trésorerie et la réputation
Les implications pour les salariés et les partenaires
Conséquences juridiques
Une fois la cessation de paiement constatée, le tribunal compétent peut engager des procédures collectives, telles que le redressement judiciaire ou la liquidation judiciaire.
Avant d’en arriver là, n’oubliez pas que dans l’espace OHADA comme en France, la cessation de paiement code de commerce encadre fermement les obligations des dirigeants :
Redressement judiciaire :
Objectif de maintenir l’activité et d’apurer progressivement les dettes.Liquidation judiciaire :
Décision de mettre fin à l’activité en vendant les actifs pour rembourser les créanciers.
Respecter les délais de déclaration et les procédures évite des sanctions personnelles pour le dirigeant.
Conséquences financières
Voici quelques répercussions financières majeures :
Les dettes antérieures à la procédure sont gelées pour éviter l’aggravation de la situation.
La réputation de l’entreprise en pâtit, car fournisseurs et créanciers peuvent réduire leur collaboration ou exiger des garanties supplémentaires.
Conclusion partielle : Une bonne communication avec les partenaires financiers reste indispensable pour limiter la perte de confiance.
Conséquences sociales
Les salariés et parties prenantes subissent aussi les effets de la cessation de paiement :
Licenciements économiques en cas de liquidation.
Tensions internes dues à l’incertitude, affectant le moral des équipes.
Pour un exemple concret dans un autre cadre juridique, consultez notre page consacrée à la cessation de paiement association loi 1901, qui met en évidence les spécificités pour des entités non lucratives.

Démarches à entreprendre face à la cessation de paiement
Lorsqu’une entreprise se retrouve en cessation de paiement, elle doit agir rapidement pour respecter ses obligations légales et limiter les dommages.
Voici les principales étapes à suivre pour naviguer sereinement dans les procédures du droit OHADA.
1. Déclaration auprès du tribunal compétent
Dans l’espace OHADA, l’entreprise doit déclarer la cessation de paiement dans un délai légal (généralement 30 jours) après la constatation de son incapacité à régler ses dettes immédiates :
Pourquoi cette déclaration ?
Pour enclencher la procédure collective la mieux adaptée (redressement ou liquidation).Où déposer la déclaration ?
Auprès du tribunal commercial compétent, selon la législation en vigueur dans l’État membre OHADA concerné.
Conclusion partielle : Agir dans les délais légaux évite des sanctions pénales et ouvre la porte à une éventuelle solution de redressement.
2. Se faire accompagner par des experts
Dans une telle situation, solliciter l’aide de professionnels est vivement recommandé :
Expert-comptable : Évalue la viabilité de l’entreprise et propose un plan de restructuration de la dette.
Avocat spécialisé : Maîtrise les subtilités du droit OHADA et négocie avec les créanciers ou le tribunal.
Conclusion partielle : Un accompagnement adapté permet de maximiser les chances de redressement ou, à défaut, de clôturer l’activité dans des conditions encadrées.
Comment prévenir la cessation de paiement dans l’espace OHADA ?
Comme souvent, la prévention reste la meilleure arme pour éviter la cessation de paiement. Voici quelques conseils pratiques pour maintenir une bonne santé financière.
1. Surveillez activement votre trésorerie
Avant qu’une tension de trésorerie ne se transforme en crise :
Tenez à jour un tableau de bord pour suivre vos encaissements et vos décaissements.
Identifiez les périodes de pointe et planifiez vos dépenses en conséquence.
2. Diversifiez vos sources de financement
Ne dépendez pas d’un seul client ni d’une seule ligne de crédit :
Cherchez des partenariats ou subventions supplémentaires.
Négociez des conditions avantageuses avec vos fournisseurs ou banques.
Pour un regard comparatif, vous pouvez vous référer à qu est ce que la cessation de paiement pour savoir si vos difficultés relèvent réellement d’un problème durable ou d’une simple tension passagère.

Conclusion
La cessation de paiement en droit OHADA est une situation complexe, mais pas insurmontable.
En comprenant ses spécificités, en anticipant les conséquences et en suivant les bonnes démarches, une entreprise peut limiter les dégâts et parfois même rebondir.
Points clés à retenir :
Définition légale : La cessation de paiement survient quand le passif exigible dépasse l’actif disponible, sans solution à court terme.
Conséquences : Impacts juridiques, financiers et sociaux pouvant conduire au redressement ou à la liquidation judiciaire.
Démarches : Déclarer rapidement la cessation de paiement, se faire accompagner par des experts, collaborer avec le tribunal.
Prévention : Surveiller la trésorerie, diversifier les financements, et anticiper les éventuelles périodes de tension.
Dans tous les cas, une gestion prudente et une réaction rapide au moindre signe d’alerte demeurent la meilleure garantie pour préserver l’activité et les emplois.